mardi 19 mars 2013

Le rythme scolaire au Québec

S'il y a bien une différence visible entre le Québec et la France, c'est dans le rythme scolaire. Et je crois savoir que c'est un sujet en vogue dans la presse tricolore présentement alors ce thème s'impose naturellement ;) Qui sait, ce modeste blog donnera peut être des idées à M. Peillon !
Notre fille fréquente l'école québecoise (niveau appelé Pré-scolaire pour les 5 ans = Primaire français) depuis la rentrée dernière alors nous n'avons pas découvert encore toutes les spécificités du système (qui est d'ailleurs sensiblement le même partout au Canada) mais néanmoins, voila ce qu'on peut en dire...



Premièrement le nombre de jours de cours est différent : 180 ici vs. 150 en France (au passage les 180 jours sont une cible pour le ministre français) et son découpage sur l'année aussi : les cours débutent fin août (le 28 en 2012 par exemple) et se terminent juste avant l'été au moment de la fête du Québec du 21 juin. Ce qui laisse donc 2 mois de vacances pour cette période. Et le reste de l'année ? 2 semaines à Noël, et une semaine en mars (la fameuse semaine de relâche dont on vous parlait ici). A cela s'ajoutent, dissiminés tout au long de l'année, des journées pédagogiques pour que les enseignants puissent continuer à se former. Une vingtaine par année scolaire environ (soit à peu près 2 par mois donc). Pendant ces journées et si les parents le souhaitent, les enfants peuvent rester à l'école au Service de Garde qui organise des activités ludiques et parfois même des sorties en dehors de l'école (musée, glissades dans la neige, etc.). Ce service est encadré par des professionnels et est payant.


Voila pour les vacances. Ca peut sembler peu à première vue et on peut donc penser légitimement que les écoliers finiront l'année sur les rotules. A priori il n'en n'est rien (en tout cas on n'a jamais entendu de tel de la part de parents ici et les enfants n'ont pas des valises sous les yeux) et l'explication tient peut-être au rythme quotidien auquel sont soumis les écoliers.


La semaine s'étale en effet sur 5 jours pleins. Pas de mercredi libre avec son casse-tête qui va avec (où va l'enfant cette journée là ?), ni de samedi matin (qui se lève aux aurores pour l'emmener à l'école ?) et finalement une semaine plus simple à gérer pour tout le monde, sans coupure et à un rythme uniforme donc. Dans la journée, l'horaire nous a supris au départ car il nous paraissait court : la matinée s'étale de 9h à 11h45 et l'après-midi de 13h à 15h15. Entre les 2 les enfants dînent (= déjeuner du midi). Ceux du niveau supérieur (Primaire) travaillent une heure de plus en commençant à 8h. Soit une journée de 5h en Pré-scolaire et de 6h au primaire.



Que font alors les enfants avant l'ouverture des portes le matin et après les cours le soir ? Tous les parents, à commencer par nous, ne peuvent se permettrent en raison de leur travail de suivre ces heures. Heureusement les écoles proposent le service de garde dont on a parlé plus haut pour accueillir les enfants avant et après la classe. Les horaires sont généralement à partir de 7h et jusqu'à 18h. Ce service est là aussi payant, à savoir 7$ par jour dès que l'enfant bénéficie d'au moins 2 gardes dans la journée (parmi le matin, le soir et le midi car cette coupure du dîner est aussi encadrée par l'équipe du service de garde). Pour un mois de vingt jours on aura donc une facture de 140$ pour lequel un crédit d'impôt reste possible toutefois. Concernant les frais on n'en paye pas d'avantage pour l'année (école publique dans notre cas, l'école privée étant plus chère).

Conclusion ? passé l'étape d'étonnement à la découverte du rythme de l'année car celui-ci nous semblait un peu "léger", on en mesure pleinement les bienfaits maintenant après 7 mois d'école. La semaine est déjà plus facilement gérable pour nous parents qui travaillons du lundi au vendredi avec un rythme régulier. Et surtout la journée est moins fatiguante pour notre fille. Certes, elle passe quotidiennement sensiblement le même temps qu'elle le ferait en France, mais il y a une différence entre suivre les consignes au sein d'une classe, monopoliser sa matière grise sur des exercices, et laisser libre court à sa créativité, de façon ludique et plus libre dans un groupe restreint sur du dessin, des jeux éducatifs, du petit bricolage ou encore des activités physiques. Beaucoup de choses que les enfants font peu en classe et à la maison faute de temps. En un mot, on approuve !


Ce n'est pas notre fille ! ;)


11 commentaires:

  1. En France, si on en croit les parents et les bien pensant, nos pauvres enfants travaillent trop et ont grandement besoin d'une coupure dans la semaine (d'où le fait que certains veulent mettre l'école le samedi matin), et d'un rythme de vacances de 2 semaines toutes les 7 semaines. J'ai même entendu qu'il faudrait mettre des vacances toutes les 6 semaines car 7 semaines d'affilé c'est trop long.

    Je ne sais pas si ma fille est une extra terrestre, mais elle n'a jamais été fatiguée et réduire les vacances et mettre le mercredi travaillé ne serait pas une mauvaise chose, plutôt que de casser le rythme de travail de l'enfant

    Vivement qu'on arrive au Québec pour profiter de ces rythme et pouvoir, de notre côté de parent, enfin travailler, sans se demander ce qu'on doit faire de son enfant à chaque vacance...

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    1. C'est certain que le mercredi c'est assez contraignant pour ceux qui ne sont pas en temps partiel ou n'ont pas la chance d'avoir de la famille pour garder leur enfant.
      Et un rythme sur 5 jours sans coupure est, de mon avis et des études le confirment aussi, moins fatiguant pour les enfants.
      Mais je ne serais pas contre un peu plus de vacances quand même pour nous ;)

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  2. Euhh...si j'ai deux journées pédagogiques par mois aussi inintéressantes que celles de mon collège alors je préfère garder mes vacances !! ;)
    Très intéressant cet article bro' !
    Sinon j'aimerai bien connaître le salaire d'un prof en début de carrière au collège/lycée.

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    1. haha, merci pour ce retour d'expérience ! je ne connais pas le contenu des journées pédagogiques ici.

      Concernant les salaires c'est une bonne question. D'après ce que j'ai pu trouver ici ça serait minimum 37000$ (environ 28000€) mais comme tout salaire ici ça n'inclut qu'une faible pension de retraite donc au salarié de cotiser de son côté (autre sujet qui serait à détailler d'ailleurs) :
      http://www.serq.qc.ca/fileadmin/FSE/syndicats/z11/Relations_du_travail/Echelle_de_Traitement_2011-2012.pdf

      La rémunération dépend aussi de l'échelon déterminé par le niveau d'études et l'ancienneté. On gagne un échelon par année d'expérience, et on gagne 2 échelons si on possède 17 années d'études (18 ans = échelon 5, etc.).

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  3. hé bin..c'est pas mal du tout !!!!

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    1. Ca me parait pas mal aussi, mais faut dire que les profs français réputés (à juste titre ?) parmi les plus mal payés au monde non ?
      Ce qui n'empêche pas la plupart ici au Québec de penser qu'ils ne sont pas assez payés.

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  4. Toujours aussi interessantes ces petites notes :-)
    Bon week-end de Pâques la petite famille
    Happy easter
    Sand, Pascal et Enzo

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    1. Merci à vous !
      Et joyeuses Pâques également (avec un peu d'avance).

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  5. vous oubliez de dire que les français sont ceux qui passent le plus de temps à l'école. Alors oui les québécois vont plus de jours à l'école mais ils ne passent pas plus de temps que les petits français. 2 jours par mois, sur 7 mois ça donne 14 jours, donc 2 mois de vacances, 2 semaines à noel, 1 semaine en mars, et 2 semaines réparties dans l'année sans compter les jours de neige ;)

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  6. Dire que le système est le même partout au Canada, c'est une erreur. En Ontario, dans les écoles francophones, les enfants rentrent à 4 ans à temps plein (dans le réseau anglophone, c'est encore à mi-temps). De plus en plus d'écoles francophones proposent une scolarité dès l'âge de 3 ans. Il existe aussi des écoles catholiques ou publiques francophones et anglophones (sans accès restreint pour les francophones). Il existe aussi des écoles en immersion. La grosse différence, je trouve, c'est que ce sont des enseignantes qui assurent l'accueil des élèves de 3 ou 4 ans, contrairement aux garderies québécoises où souvent aucune activité pédagogique n'est proposée et où de nombreux éducateurs n'ont aucun diplôme ou presque. Nous en avons fait les frais. Je regrette de ne pas avoir connu le système ontarien plus tôt.

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